El Fouad connaît un tournant au début des années 2000, souhaitant valoriser ses actions à travers l’insertion. Un travail de fourmi concrétisé par la création d’un restaurant solidaire à Avion en 2007.
Aujourd’hui, El Fouad permet aux personnes en difficulté avec le monde socio-professionnel d’y retrouver goût grâce à 4 ateliers d’insertion : les restaurants solidaires-traiteurs, les épiceries solidaires, le chantier bâtiment, et l’atelier recyclerie. “C’est plus qu’un lieu où les personnes éloignées du monde du travail peuvent se reconstruire un projet professionnel, explique la présidente de l’association, Evelyne Urek. Nos ateliers sont de véritables lieux d’échanges, nous accompagnons également nos salariés autour de thématiques comme la mobilité, l’autonomie, la confiance en soi…”. Au sein de chaque atelier, les salariés en insertion sont accompagnés par des encadrants techniques. 65 employés y sont en insertion sur les différents sites de l’association, avec pour maître mot : la diversité sociale et culturelle.
Un lien historique avec la ville d'Avion
Depuis la crise sanitaire, et désormais avec une forte inflation, “nous avons constaté une augmentation de 20 à 30% des demandeurs à l’épicerie solidaire”, expose la présidente. Près d’un millier de personnes en situation de précarité se rendent régulièrement aux épiceries El Fouad d’Avion et Sallaumines pour y récupérer des denrées. Petits prix également aux recycleries. Votre ancien mobilier fait leur emploi, en remettant en état des meubles, des outils, de la vaisselle, récupérés par les dons ou lors de vide-maisons. Une implication auprès d’un public précaire marquée par un lien historique fort avec la commune d’Avion. Cet été, sur Avion plage, au parc de la Glissoire, les salariés de l’association proposeront une restauration rapide à prix réduits “adaptée au contexte économique et social, pour permettre à tout le monde d’en profiter”. Les bénéfices reviendront aux épiceries solidaires.
Au restaurant solidaire d'Avion, El Fouad propose des repas à petits prix, à base de produits frais.
Le service terminé, Fatima, 51 ans, s’active à terminer sa plonge. “Je suis arrivée au restaurant solidaire, il y a 2 semaines suite à une formation traiteur. Ici, on touche à tout. Je peux faire du couscous, de la pâtisserie, mais moi j’adore la plonge”. Motivée, elle souhaiterait poursuivre l’aventure El Fouad, mais n’exclut pas : “Un jour j’aimerais travailler dans une cantine d’école”. Après tout, c’est ça l’insertion.
Jean-Luc a lui 65 ans. “L’association permet de compléter ma retraite”. Considéré comme travailleur handicapé, Jean-Luc a contractualisé avec l’association un CDI Inclusion. “Ce contrat le portera jusqu’à la retraite”, explique Evelyne Urek. Il conclut : “Tant que je suis en bonne santé, je resterai. Ce week-end, nous avons une prestation traiteur, on servira 150 couscous”. Bon courage Jean-Luc Luc !
