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L’Airbus de la batterie à Douvrin – les détails du projet d’ACC

ACC annonçait il y a quelques mois l’ouverture d’une gigafactory sur le parc des industries Artois-Flandres à Douvrin et Billy-Berclau. Au total, près de 2000 emplois y sont prévus en 2030

Le président-directeur général d’ACC, Yann Vincent, tenait une conférence de presse, à Lens, au siège de la CALL (Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin), ce mardi 16 février 2021. 

Qu’est ce que ACC ?

Automotive Cells Company (ACC) est une société créée en Août 2020 détenue à 50/50 par le fabricant de batteries SAFT et le groupe PSA/Opel. ACC a pour ambition de devenir le leader de la mobilité électrique en Europe. Elle a pour vocation à imaginer, fabriquer et vendre à l’ensemble des constructeurs automobiles des batteries électriques, en étant à la pointe de la technologie (autonomie, recharge rapide…), et en restant fortement impliqué dans la transition énergétique. « Une batterie électrique, c’est 40% du prix de la voiture, ce que l’on souhaite c’est le faire baisser, affirme le PDG d’ACC. Nous nous impliquons dans la transition énergétique, nous resterons « propre et vert ». Si l’utilisation de la batterie sur une voiture électrique est propre, la fabrication est consommatrice et émetteur de CO2. Nous devons tout faire pour réduire ces émissions, avec un approvisionnement en matière première respectueux de l’environnement et des droits sociaux de ceux qui les collectent. », souligne le patron d’ACC.

Pourquoi ce projet ? 

Elevée au rang de priorité industrielle par l’Union européenne, la production de batteries est aussi affaire de stratégie face à la concurrence des marchés asiatique et nord américain. Le marché du véhicule électrique va croître, les constructeurs automobiles devant produire un quota de véhicules électrifiés sous peine de pénalités. En France, après une progression limitée jusqu’en 2019, ces ventes se sont considérablement augmentées et s’accentueront encore dans les prochaines années. À l’horizon 2030, 50% du marché sera électrifié. « Cette perspective génère tout un tas de projets de construction de batteries électriques en Europe, explique Yann Vincent. Il y a 2 ans, seulement 2 ou 3 projets comme le nôtre existaient. Aujourd’hui, on en dénombre une dizaine et d’autres pourraient voir le jour. » Ce projet s’inclut évidemment dans la dynamique REV3 mise en place en Hauts-de-France.

Le projet

« Ce projet ne pourrait voir le jour sans le soutien des actionnaires, des états Français et Allemand, dont l’investissement est considérable, à hauteur de 5 milliards d’euros, et celui des collectivités territoriales, comme la Région Hauts-de-France, le SIZIAF, la Communauté d’Agglomération de Béthune-Bruay-Artois-Lys-Romane et la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin », annonce Yann Vincent. La CALL s’investira ici à hauteur de 9 millions d’euros. 

Des retombées sur l'emploi

Cette mobilisation de notre territoire est née d'une concertation avec nos partenaires locaux et régionaux. N'oublions pas que notre région est la seconde de France pour ce qui est de l'industrie automobile. Nous renforçons notre positionnement et notre attractivité. Un tel projet aura des retombées sur l'emploi en premier lieu mais aussi sur la formation professionnelle, la R&D, la construction, la logistique, la maintenance. Nous faisons donc partie de cette belle aventure industrielle. Ce n'est pas un hasard si la conférence de presse du groupe ACC a eu lieu au siège de notre collectivité.

Trois grandes étapes développeront le projet d’ACC : la construction d’un centre de Recherche & Développement à Bordeaux, d’un centre de tests à Nersac, près d’Angoulême, et pour terminer, la construction début 2020 à Douvrin, du premier bloc qui sera opérationnel en 2023. « D’autres blocs suivront à Douvrin, mais aussi à Kaiserslautern en Allemagne. L’objectif sera d’atteindre les 48 GWh produits d’ici 2030, pour une part de marché autour de 10% », annonce le PDG d’ACC.

Le site de Douvrin sera sur l’emprise foncière actuelle de la Française de Mécanique. 34 hectares y seront dédiés. « 25% des bâtiments existants seront gardés, le reste sera démoli pour une construction des blocs, poursuit Yann Vincent. Un bloc, c’est un bâtiment de 600 mètres de long, sur 100 de large et 24 de hauteur. Là, seront étudiées la chimie, la mécanique des batteries et l’assemblage y sera effectué pour préparer les batteries. Un bloc aura une capacité de production de 8 GWh. Entre 75 000 et 150 000 batteries y seront produites ». L’implantation sur le site de PSA Douvrin-Billy-Berclau permettra d’apporter une solution à la baisse du moteur thermique, appelé à disparaitre, en conséquence de la transition énergétique. 

Combien d’emplois à Douvrin ?

En 2023, date correspondant au démarrage du premier bloc, ACC emploiera 200 à 300 personnes à Douvrin-Billy-Berclau. Ce premier bloc, pleinement chargé, accueillera près de 500 employés. La mise en service du second bloc permettra le recrutement d’environ 500 agents supplémentaires. « Une fois les trois blocs en fonctionnement (cf. horizon 2030) entre 1400 et 2000 employés travailleront sur site », affirme le Yann Vincent. ACC travaille sur les compétences de ces emplois : processus de fabrication (extrêmement technologique), maintenance, qualité, conduite des installations. Des évaluations de compétences requises pour chaque poste seront effectuées avec l’ensemble des acteurs de l’emploi et de la formation dans la région.

 

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