Que représente la Sainte-Barbe pour vous, président de l’association Les Gueules Noires ?
Christian Vallez : Lors de la Sainte Barbe à l’époque des mines, c’était d’abord la fête partout ! J’ai encore ces souvenirs de grands repas de famille : les parents comme les oncles et les tantes se retrouvaient ensemble. C’était la fête avec « eul’café bouteille d’jus » (café avec de l’alcool fort) et la fameuse tarte au libouli (tarte à la crème pâtissière à gros bords). Il y avait toujours dans la bande d’amis, un copain accordéoniste qui jouait de la musique. Je me souviens d’une autre tradition, perdue depuis longtemps : les cartes de la Saint-Barbe que nous offrions à notre père mineur pour sa fête…
En quoi est-il important pour votre association de faire cette procession le dimanche à Liévin ?
Christian Vallez : Depuis 2018, nous avons toujours été enthousiastes à l’idée de participer au festival de la Sainte-Barbe, organisé par la Communauté d’agglomération de Lens-Liévin et Lens Tourisme qui draine chaque année beaucoup de monde. A l’époque de l’exploitation de la mine, la figure de la Sainte-Barbe, protectrice des mineurs, était remontée du fond pour être amenée à l’église pour la messe. Cette année, nous organisons donc une procession le dimanche 8 décembre dans le cadre du festival, à partir de 17 heures, depuis l’hôtel de ville de Liévin. Et le jour de la Sainte-Barbe, le 4 décembre, c’est avant tout le devoir de mémoire qui prime, pour les mineurs, les femmes et les enfants et autres galibots qui ont façonné l’histoire industrielle de la France, avec ses joies et ses souffrances.
Qu’est-ce qui est prévu lors de ce 8 décembre 2024 ?
Christian Vallez : Rendez-vous à 17 heures à la mairie pour commencer avec les illuminations de la ville. Ensuite, quatre gueules noires, en habits de mineurs feront avancer le chariot pour déambuler dans la ville, suivis par un cheval métallique symbolisant les chevaux qui travaillaient dans les mines à l’époque. Le cortège comptera d’autres gueules noires et des élèves de l’école élémentaire Leo Lagrange, habillés en petits galibots (nom des jeunes manœuvres dans les mines). Nous nous dirigerons vers les grands bureaux de Liévin, où siégeait à l’époque la direction de la compagnie minière de Liévin. Ensuite, nous redescendrons vers le rond-point Sainte-Barbe et vers la rue du Moulinage pour arriver au chevalet, rue de Six Sillons (du nom de la fosse dite Sainte-Amé à Liévin, où le 27 décembre 1974 à 6h15, un coup de grisou emporta 42 hommes). Nous arriverons ensuite à l’église Saint-Amé où nous rentrerons Sainte Barbe et son chariot, avant de profiter de l’illumination du chevalet et des autres animations du festival.
Article à retrouver dans CALL, Le Mag’.